Dysfonctions de l’appareil manducateur
Les dysfonctions de l’appareil manducateur sont caractérisées par des craquements, des claquements et des douleurs au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM), avec parfois une limitation de l’ouverture buccale et/ou une pathologie cranio-mandibulaire.
Qu’est-ce-que l’articulation temporo-mandibulaire ?
L’articulation temporo-mandibulaire (ATM) est l’articulation qui relie la mandibule à l’os temporal du crâne. Entre les 2 parties osseuse s’interpose un disque articulaire (ménisque). La mandibule est une sorte de balançoire qui fonctionne en suspension sur une sangle musculaire.
Terrain
Cette dysfonction est très fréquente. Une prédominance féminine est observée L’âge de survenue est entre 25 et 50 ans.
Étiologie
La reconnaissance de l’étiologie d’une DAM est une entreprise délicate. Les examens complémentaires sont surtout prescrits pour éliminer un diagnostic différentiel ou un facteur favorisant.
Signes cliniques
Les signes cliniques sont très variés et peuvent évoluer chez un même individu au cours du temps.
Les plus classiques sont:
- Douleurs de l’articulation.
- Craquements articulaires, bruits articulaires.
- Acouphènes : plénitude d’oreille, bruit ou bourdonnement dans les oreilles.
- Otalgies (douleurs d’oreille).
- Céphalées, algies faciales ou cervicales.
Il peut être retrouvé des douleurs dentaires ou cervicales, douleurs de l’épaule
Diagnostic
Après élimination des diagnostics différentiels, le diagnostic de DAM est clinique. Beaucoup d’autres troubles peuvent provoquer des symptômes similaires, et le praticien doit s’efforcer de relier objectivement les signes en faveur de la pathologie.
Il réalise pour cela un examen minutieux :
- l’examen physique des articulations temporo-mandibulaires et de leur mouvements ;
- l’examen des dents et des signes de malocclusion ;
- un bilan de la tonicité musculaire.
Traitement
Le but du traitement est de décomprimer le disque, décontracter les muscles, retrouver un fonctionnement souple de l’articulation.
Les moyens sont :
- Kinésithérapie et auto-rééducation, pour aider et apprendre à détendre les muscles et augmenter la souplesse des articulations ;
- Réduire le stress (relaxation, pratique du sport plaisir).
- Améliorer les habitudes masticatoires : éviter les mouvements anormaux de l’ATM (faire craquer sa mâchoire) et les mastications permanentes (chewing-gum…). Alimentation souple (éviter les aliments élastiques) ;
- Rechercher et corriger une malocclusion, une pathologie dentaire ou un trouble postural ;
- Réduire l’inflammation (traitement anti-inflammatoire)
En cas de bruxisme important et si les symptômes résistent à cette prise en charge, l’injection de toxine botulique permettra de détendre chimiquement les muscles manducateurs, et de rompre le cercle vicieux : serrage, douleur serrage.
L’injection est réalisée selon des techniques strictes de sécurité au niveau des muscles masséters et temporaux.
Elle agit en quinze jours, et permet de détendre durablement les muscles (durée d’action de six mois).
L’injection est rapide et indolore. Elle n’engendre pas d’ecchymoses ou de marques sur le visage.
En cas de gène après injection, de la glace peut être appliquée sur les zones d’injection.
Toute activité sportive, massages et exposition à la chaleur est déconseillée pendant 48 h.
Les séances de kinésithérapie peuvent être reprises après une semaine.
Une deuxième injection est parfois nécessaire à 1 semaine.
Le chirurgien peut vous proposer une infiltration de PRP intra-articulaire.
Le Plasma Enrichi en Plaquettes est produit par un système de centrifugation fabriqué à partir de votre sang. La centrifugation permet de séparer les différents composants du sang pour ne conserver que le plasma et les plaquettes.
Le PRP (Platelet Rich Plasma) se définit comme la fraction plasmatique issue du sang autologue qui possède une concentration en plaquettes au-dessus de la normale et, par conséquent, représente une source concentrée de facteurs de croissance.
Ce geste se réalise au centre de chirurgie maxillo-faciale sous anesthésie locale selon des techniques strictes de sécurité.
Votre chirurgien réalisera dans un premier temps une prise de sang. Cet échantillon prélevé va être centrifugé pour extraire le PRP.
Après un lavage articulaire au sérum physiologique, votre chirurgien va mettre en place le PRP dans l’articulation.
Les facteurs de croissance présents dans le PRP permettent une amélioration des symptômes et une amélioration radiologique.
Il est recommandé d’appliquer de la glace pendant 48 h après l’infiltration.
La prise de paracétamol suffit pour calmer les douleurs dans les jours suivants.
Une alimentation molle doit être poursuivie une semaine après l’infiltration.
Aucun arrêt de travail n’est nécessaire.
Comme il s’agit de votre propre sang, le risque d’infection est très rare.
Il peut être associé à une injection de toxine botulique en cas de bruxisme.
La consultation peut être prise en charge mais l’injection et donc le geste technique global est hors nomenclature donc en principe non remboursé. Lors de la consultation, un devis vous sera remis.